Les enjeux climatiques

CONCEPTUALISATION DE L'OBJECTIF DE RÉDUCTION DES GAZ À EFFET DE SERRE
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Dans sa déclaration de politique régionale 2019-2024, le Gouvernement wallon s’est donné pour objectif de réduire les émissions de GES de 55 % à l’horizon 2030 par rapport à 1990. Cet objectif fait suite à une série d’engagements internationaux comme l'Accord de Paris (2015) et s’inscrit dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe (2019) et du paquet Fit for 55 (2021), qui visent la neutralité carbone d'ici 2050 en passant par une triple transition écologique, économique et sociale.

Les variations climatiques naturelles sont le résultat d'un équilibre qui s'est établi au fil des siècles. L’augmentation des émissions anthropiques de GES, c’est-à-dire liées
aux activités humaines (comme le CO2, le CH4 et le N2O), ont perturbé cet équilibre et amplifié l’effet de serre.

La température moyenne de la Terre a dès lors augmenté de 1,1°C (1,8°C en Belgique) par rapport à l’ère préindustrielle. En conséquence: l’intensité et le nombre des événements climatiques extrêmes, les aléas climatiques (ex. : pluies intenses, sécheresses), ont également augmenté. Ceux-ci provoquent des pertes et des dommages aux personnes, à l’économie et aux écosystèmes.

Lutte contre les changements climatiques : atténuation et adaptation

La lutte contre le réchauffement climatique et ses effets concerne deux dimensions liées: l’atténuation et l’adaptation. La première consiste à lutter contre les causes du réchauffement, c’est-à-dire réduire les émissions ou renforcer les puits de gaz à effet de serre pour diminuer l’ampleur des changements climatiques. La seconde consiste à agir sur les conséquences actuelles et futures du réchauffement (les aléas et risques climatiques induits), pour réduire les effets négatifs et tirer parti des opportunités qui en découlent.

L' atténuation

Afin d'atteindre la neutralité carbone, il est important d'agir rapidement pour atténuer le réchauffement (chaque tonne de GES évité compte), ce qui rendra les conditions d'adaptation moins coûteuses et réalisables (les besoins d’adaptation étant directement proportionnels à chaque dixième de degré de réchauffement). L’atténuation vise à réduire les émissions ou renforcer les puits de GES.

Elle s’articule autour de trois domaines d’action qui structurent principalement les objectifs régionaux et internationaux :

L'adaptation

L'adaptation consiste à réduire les risques liés au réchauffement en améliorant la capacité des systèmes humains et naturels à s'adapter. Cela inclut des domaines tels que la recherche et le développement, la biodiversité, les ressources naturelles, les infrastructures, l'aménagement du territoire et l'utilisation des sols, la santé, la gestion des risques et la sensibilisation des acteurs.

Les risques liés au climat découlent de l’intersection des aléas climatiques (la probabilité d’occurrence d’événements climatiques extrêmes) avec les deux dimensions de l’adaptation qui sont la vulnérabilité et l’exposition:

Ces dimensions peuvent être illustrées de la façon suivante :

L’atteinte des objectifs du Gouvernement wallon en matière de réduction des émissions de GES doit être analysée en prenant en compte ces dimensions interreliées. Cette approche permet de décomposer l'objectif en différentes sous-dimensions sur lesquelles agir.

Cela permet également de croiser l’objectif climatique avec les deux autres objectifs fondamentaux du Gouvernement wallon (augmentation du taux d’emploi et réduction de la pauvreté), pour favoriser les synergies et opportunités, éviter les contradictions (ex. mesures bloquantes à moyen et long terme, effets de bords ou rebonds, impacts négatifs sur les publics vulnérables), et trouver des mesures ambitieuses et coordonnées qui actionnent les leviers les plus efficaces.